MISSION LUNAIRE SMART 1 PROPULSION IONIQUE A FAIBLE POUSSEE |
Sept 2011
I PRESENTATION :
Actuellement,
la propulsion des gros lanceurs ou des sondes spatiales est assurée par des
moteurs - fusées délivrant des poussées de quelques newtons à plusieurs
millions de newtons. Même pour des manœuvres à faible incrément de vitesse, les
moteurs verniers délivrent des poussées de quelques newtons à quelques dizaines
de newtons. Ces moteurs fonctionnent en général par combustion chimique
d'ergols ou par détente de gaz froids .
Depuis
longtemps les ingénieurs ont pensé à une propulsion d'un type nouveau à très
petit débit de particules et grande vitesse d'éjection, pouvant produire des
accélérations très faibles de quelques mm s-2 ou moins, ou encore à
utiliser la poussée photonique due à la réflexion de la lumière solaire sur des
surfaces spécialement aménagées sur le véhicule ( concept de voile).
De
toute évidence, ce type de propulsion à faible poussée ne peut être utilisé
pour une mise en orbite rapide et les applications doivent se limiter à des
mises en vitesse sur des durées très longues ou à des opérations de maintenance
fine d'un satellite à poste.
La
mission SMART 1 initiée par l'ESA en 2003 nous donne l'occasion d'aborder une
propulsion nouvelle et une stratégie de mise en orbite originale.
TRAVAIL PRELIMINAIRE N°1 :
1°) Vous rechercherez les sites Internet (nombreux et même trop nombreux en 2003) qui relatent les
conditions de la mission SMART 1. En particulier vous décrirez le principe du
moteur ionique utilisé, ses performances et son avenir dans les misions
interplanétaires futures.
Vous en profiterez également pour présenter les moteurs à faibles
poussées actuellement disponibles.
2°) La capture de la sonde par la lune nécessite de
"passer" par un portail invisible, appelé POINT DE LAGRANGE L1, où
une sorte d'équilibre s'établit dans le système Terre-Lune entre les
attractions de la Terre, de la Lune et une force centrifuge.
Vous vous documenterez et très succinctement vous rappellerez ce que
sont les points de Lagrange et vous calculerez avec précision la distance D de
L1 à la Terre et à la Lune.
Cadre de l'étude:
Vous adopterez, dans un souci de simplification, pour SMART 1
une mission plane, dans le plan de l'orbite lunaire, avec une Terre et une Lune
à potentiels newtoniens, en tenant compte des perturbations
gravitationnelles lunaires. La Lune sera supposée en orbite circulaire à
384000 km du centre de la Terre.
L'injection de Smart 1 est réalisée par
notre lanceur Ariane 5 qui est supposé placer SMART 1 au périgée d'une
orbite GTO typique:
LA POUSSEE DE SMART 1 : Vous la supposerez
toujours délivrée avrec une efficacité maximale, c'est à dire dans le sens de
la vitesse absolue ( dans le géocentrique équatorial ). Elle pourra être
continue ou séquencée, à vous de présenter diverses variantes.
Périgée 742 km sol, apogée 36016 km sol, inclinaison 5° ( au
lieu de 7°) identique à celle de l'orbite lunaire.
Vous adopterez les paramètres orbitaux initiaux suivants
:
|
Demi grand axe et excentricité |
A calculer avec les données |
|
Inclinaison orbitale |
5° ( au lieu de 7°) identique à celle de l'orbite lunaire. |
|
Argument nodal du périgée |
180° |
|
Longitude vernale de la ligne des nœuds |
180° ( pour fixer les idées) |
|
Date au périgée |
28 septembre 2003 0 h 00 mn 00 s, presque comme la mission réelle. |
|
Première mise à feu du moteur ionique. |
2 octobre 2003, l'apogée après la septième révolution achevée, sensiblement comme la mission réelle |
MOUVEMENT DE LA LUNE : La lune théorique de
l'étude est supposée, pour simplifier et alléger les calculs, être le 28
septembre à 0 h exactement dans l'équateur, au nœud ascendant de longitude
vernale 180° identique à celle de Smart.
La sonde SMART 1 :
Nous adoptons les valeurs les plus couramment publiées :
Impulsion spécifique Isp = 16000 m/s
Poussée F = 0.07 Newton
Incrément de vitesse DV de l'ordre de 3500 m/s
Masse de la sonde 365 kg, dont 70 kg de xénon servant de
carburant utile à la propulsion.
NB
: Ces données ne restreignent en rien validité de l'étude.
II PARTIE THEORIQUE:
1°) Utilisation des équations de Gauss:
Ce
sera pour vous l'essentiel de votre étude, qui consistera à suivre en continu
l'évolution des paramètres orbitaux de SMART, dans 3 cas :
a)
Propulsion sans perturbation lunaire.
b)
Propulsion en présence de la perturbation lunaire.
c)
Egalement sans propulsion et avec perturbation lunaire, pour apprécier
l'influence de la lune sur l'orbite GTO initiale.
En
particulier, dans tous les cas, vous rechercherez l'instant précis où SMART se
présentera au point de Lagrange L1 ou du moins à la même distance de la Terre
que L1, et si c'est possible vraiment en ce point. La propulsion pourrait alors
cesser à ce moment précis ou y être reprogrammée de façon à faciliter la
"capture" par la lune.
2°) MISE AU POINT DE L'ALGORITHME D'INTEGRATION:
C'est
vraisemblablement la clé de voûte de votre travail et sa mise au point est
indispensable. La méthode d'intégration doit être fiable pour une intégration
de longue durée, pouvant aller jusqu'à 18 mois. Le choix du pas sera donc
crucial.
Pour
commencer, je vous propose d'étudier un cas simple de mouvement orbital, sans
perturbation lunaire, avec la poussée de SMART 1, fixe dans l'espace inertiel.
RESULTAT: Vous devriez vérifier avec une excellente approximation, que
sur une période du satellite, la variation du demi grand axe est nulle Da=0.
DEMONSTRATION
:
En
ne prenant en compte que la poussée, faible et en intégrant sur une seule
période, on peut considérer a comme quasiment constant, donc l'intégration est
simplifiée:
Vous
pourrez aussi établir que la distance curviligne parcourue par la sonde durant
la propulsion contibnue est donnée par :
INTEGRATION SUR UN PARCOURS NON FERME.
Supposez
toujours que vous gardiez une poussée en axes inertiels. Vous intégrez l'effet
de la force peerturbatrice d'un point A à un point B de l'orbite.
RESULTAT: Vous devriez vérifier avec une excellente approximation, que
la variation du demi grand axe est
CAS PARTICULIER :
Si vous faites s=0 et A = périgée, B
= apogée, en appliquant la relation précédente, vous devriez confirmer que
Nous
allons donc supposer qu'un engin est primitivement sur une orbite circulaire
autour d'un astre (Terre , Soleil ou planète) de constante m, à une distance ro du centre et une vitesse Vo. On
notera go l'accélération du champ de gravité sur cette orbite et g sa
valeur à une distance r.
Dans
cette première étude nous supposons la faible poussée appliquée constamment
dans le sens de la vitesse de l'engin de manière à avoir la puissance et
l'efficacité maximum.
REPRESENTATION GRAPHIQUE.
Outre
les divers graphiques donnant les évolutions des paramètres orbitaux, du
périgée, de l'apogée, de la distance à la Terre, à la Lune, la vitesse absolue
dans le géocentrique équatorial, la vitesse relative à la Lune dans un
référentiel lunaire, vous fournirez la trajectoire de SMART 1 dans un
référentiel relatif, d'origine le centre Terre, avec X et Y dans le plan
orbital et X suivant la direction Terre-Lune. Ce sera certainement le plus
significatif pour suivre le passage à proximité du point de Lagrange L1.
A
partir du moment où SMART 1 dépasse L1, il semble plus adapté de travailler
dans un repère lunaire, notamment pour y observer d'éventuels tremplins
gravitationnels.
3°) AUTRE MISE EN EQUATIONS D'UN CAS SIMPLE.
Avec
une orbite de départ circulaire. Les conditions initiales sont données position
ro, vitesse Vo tangente au cercle de départ.
Les
variables sont r, V, a où a est l'angle du vecteur vitesse et de l'unitaire radial. F désigne le
module constant de la poussée, mg le module de la gravitation à la distance r.
Variables sans dimension à introduire.
Pour
la commodité du calcul on introduira des variables sans dimension.
a) Système de base
Vous
établirez les équations du mouvement suivantes, en projetant successivement
l'équation vectorielle de la loi fondamentale sur la tangente et sur la normale
à la trajectoire, enfin en exprimant la vitesse radiale.
Ces
trois équations constituent un système fermé permettant le calcul de r, v, a, par une méthode d'intégration de votre choix.
NB
: Pour obtenir (3) il est conseillé d'utiliser le calcul suivant de
l'accélération normale, en coordonnées polaires :
Gn = -Gr sin a + Gq cos a
b) Equations supplémentaires
Pour
définir complètement la position de l'engin dans le repère galiléen de
référence vous établirez une équation simple de mécanique classique,
fournissant l'angle polaire q.
De
même on aimerait suivre l'évolution des éléments osculateurs a, e. Vous montrerez qu'avec les variables sans
dimension, on peut définir une énergie adimensionnée E*.
On
appelle S la distance totale parcourue sur la trajectoire, c'est à dire
l'abscisse curviligne classique mesurée depuis une origine correspondant temps
de début de poussée.
On
posera une variable adimensionnée s* vérifiant s =f s*, vous montrerez qu'elle
satisfait à:
f s* = E* - E*o
Vous
établirez notamment que lorsque l'engin atteint la vitesse de libération la
distance totale est S = ro/2f
III AUTRES DEVELOPPEMENTS:
Vous
pourrez à loisir "jongler" avec les séquences propulsives possibles,
pour balayer nombre de possibilités de trajectoires exotiques et surtout tenter
de réaliser la capture par le champ lunaire.
Sinon,
vous vous placez sur une orbite très excentrique autour de la lune et vous
programmez des séquences de propulsion pour vous rapprocher de la lune et
terminer sur une orbite quasi circulaire.
BONNE CHANCE : comme ce projet est nouveau et non testé par l'auteur, vous aurez
droit, en cas de difficultés, à une plus grande indulgence de la part du jury,
à condition que votre travail de recherche est avéré.
NB:
Pensez à nous fournir la liste précise des adresses des sites fournissant une
documentation ou des données précises sur SMART 1 et les propulsions à faible
poussée.
Guiziou octobre 2003,
sept 2011